14.1.09

La farce du budget 2009 du Québec

Bravo pour la subvention aux rénovations résidentielles mais ce n'est certes pas pour la classe moyenne ! surtout par les temps qui courent. Voyons la proposition : Un nouveau crédit d'impôt remboursable de 20 % pour la rénovation et l'amélioration résidentielles pour stimuler les dépenses des ménages et l'emploi dans le secteur de la rénovation et de la construction résidentielle, mais le crédit s'applique seulement sur les dépenses au-delà de 7500 $ et avec un crédit maximum de 2500$. Qui, en 2009, va dépenser plus de 7500$ en rénovation résidentielle ? Probablement juste les hauts-salariés.

On attendait mieux. Au député Khadir de le rappeler au gouvernement. Le plus rentable serait d'abord une "pleine" subvention dans les régions -par exemple, la MRC Papineau, avec un taux de pauvreté parmi les pires du Québec, présente des taux élevés de besoins de réparations majeures de ses résidences (http://www.petite-nation.qc.ca/social/recherches/logements_papineau2006.htm). Ensuite, des subventions au logement social -ce qui permettrait non seulement de stimuler l'emploi mais de combattre la pauvreté.

On ne se bercera pas d'illusion : la social-démocratie, si ce n'est le bon sens, est une denrée rare dans les parlements.

Marcel Plamondon, MAP

24.12.08

Sortir les églises des chambres à coucher

Le Pape persiste et signe : les homosexuels sont une menace pour l'avenir de l'humanité ! Ouf ! Moi qui croyait que c'était plutôt les hétérosexuels qui se reproduisent comme des lapins, créant une surpopulation devenue intenable sur le plan écologique, épuisant les ressources de la seule planète que nous avons, empiétant sur les habitats naturels des animaux et empoisonnant littéralement l'environnement. Il y a de quoi être surpris par la déclaration du Pape, non ?

En fait, le Pape profite de son statut pour contrecarrer la politique de l'ONU de dépénalisation universelle de l'homosexualité lancé le 18 décembre et signée par 66 pays. Faut le faire. La rationalisation ? La sacro-sainte "loi naturelle" qui aurait préséance sur "la théorie du genre" qui établit une distinction entre l'appartenance biologique à tel ou tel sexe et l'identité réelle de la personne. . Si cette loi naturelle dit que la sexualité c'est la reproduction (la famille dirait le Pape)...alors bienvenue dans le monde des lapins ! A ce que je sache, quand les gens font l'amour...ils font l'amour justement ! Rien à voir avec la reproduction dans la grande majorité des cas. Sauf pour quelques fondamentalistes religieux réellement authentiques pour ne pas dire fanatiques.

La morale vaticane a un grand besoin de s'étendre sur le divan du psy, préférablement un psy freudien et très freudien. Cette morale tourne presque exclusivement autour de la sexualité. Explication ? Une personne, tout à fait dans la bonne moyenne des gens, me disait que l'Église avait besoin d'un pape...jeune ! Autrement dit, l'Église est dirigée par une gang de vieux célibataires qui ont passé leur vie dans des sacristies. Envoyons la religieuse sexologue Ross au Vatican, vous savez, celle qui est passée à "Tout le monde en parle" à l'automne 2008 !

C'est la prochaine révolution culturelle : sortir les églises des chambres à coucher. Je parle d'églises au pluriel car la plupart accorde une importance démesurée à la morale sexuelle. Si ces morales incluaient au moins une éducation sexuelle des fidèles, et une éducation faisant appel aux sciences humaines. Mais surtout ces morales devraient rester dans leur champs de juridiction et cesser de faire la morale aux sociétés civiles. Un exemple scandaleux de cette attitude de dictature des consciences est le refus par le Vatican de proposer l'usage du condom pour lutter contre le sida en Afrique avec pour conséquence que des milliers d'enfants viennent au monde avec le sida. Bel humanisme, beau christianisme !

Et puis, Benoit, l'Évangile, est-ce toujours l'amour du prochain ?

Marcel Plamondon, MAP

20.12.08

Prédateurs financiers, consommateurs frivoles piégés et politiciens complaisants !

Je ne pensais pas de mon vivant vivre une crise économique d’envergure mondiale. Pas plus que j’aurais cru voir le communisme tomber comme un château de cartes. Et maintenant, au tour du capitalisme « libre-marché mondial » de s’effondrer !


Nous avons tous mis le doigt dans l’engrenage. Financiers à la recherche de profits vite faits, inventant des produits financiers purement virtuels –si ce n’est fictifs ? et exigeant le moins de contraintes possibles au nom de l’efficacité du marché; consommateurs frivoles s’endettant comme jamais, cartes de crédit sur cartes de crédit, comblant par le crédit des salaires stationnaires (1); politiciens complaisants rivés à leur échéance électorale ou simplement sans vision, qui ont déréglementé le marché par conviction idéologique. Pourtant l’alarme avait été sonnée, plusieurs fois, mais qui voulait entendre ces scénarios alarmistes ? Le capitalisme n’était-il pas le seul système financier qui avait triomphé et réussi à mondialiser les économies ?


Mais la crise n’était pas suffisante : il fallait ajouter de gigantesques fraudes financières ! Madoff après El-Ron. Il y en a sûrement d’autres à venir, en surplus des innombrables fraudes par internet et le vol d’identité devenu le sport des crapules. Cupidité et naïveté conjuguées. Un monde à l’argent.


« Cette affaire (Madoff) est la cerise sur le sundae de l'année 2008. Cette annus horribilis pour les investisseurs, les travailleurs, les banquiers, les propriétaires de maison, les exportateurs, les pays émergents, les fabricants d'autos, les employés d'un nombre incalculable d'entreprises, les Africains aussi (crise alimentaire). Cette terrible année 2008 est le résultat en fait d'une malheureuse cupidité. (http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2008/12/16/111007.shtml) ». Malheureuse cupidité ? Plutôt stupide, bête et méchante !


Oui, il faut parler de cette crise alimentaire qui se mondialise, crise crée par la conversion de l’agriculture en substituts du pétrole (production d’éthanol à partir du grain): « La tourmente financière éclipse les signes avant-coureurs d’une autre crise, infiniment plus grave : une pénurie alimentaire générale. Blé, colza, lait, maïs, riz, soja. Les cours des matières premières agricoles flambent et font grimper les prix des denrées alimentaires de base, plongeant des millions de personnes à travers le monde dans l’insécurité alimentaire. D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre le premier trimestre 2007 et le premier trimestre 2008, les huiles végétales ont augmenté de 97 %, les céréales de 87 %, les produits laitiers de 58 % et le riz de 46 %. (http://planete.qc.ca/mailing/mailing-20081211-2435.html ) ».


Pouvons-nous être optimistes ? « Yes, we can » ? Au sortir de ces crises –il y aura de grands dommages sociaux, allons-nous nous souvenir ?


(1) Les écarts de revenus n’ont cessé d’augmenter au cours des dix dernières années surtout en faveur des plus riches, obligeant le consommateur moyen à utiliser le crédit. Les dépenses des ménages ne peuvent donc plus relancer l’économie (ces dépenses représentant 70 % de l’activité économique, l;es gouvernements doivent prendre la relève pour relancer l’économie).


Marcel Plamondon, MAP

9.12.08

Retour de la social-démocratie au Québec ?

Une voie "électorale" s'ouvre pour Québec Solidaire avec la débandade de l'ADQ aux dernières élections, d'autant que le Parti Québécois "a oublié" son projet social-démocrate depuis le dernier référendum en 1995. La performance du PQ le 8 décembre est en partie due au "Quebec bashing" du ROC suite à la crise politique à Ottawa et non à son programme qui ne s'est guère renouvelé depuis une décennie, en partie à la piètre performance parlementaire de l'ADQ qui a énormément déçue l'électorat qui s'est éparpillé entre le parti libéral et le parti québécois.

Amir Khadir de Québec Solidaire a été élu et ce sera un bon député, agressif probablement et c'est bien. On aurait aimé que Françoise David soit aussi élue. La démocratie s'en serait mieux portée. Ce parti est porteur de la social-démocratie dont nous avons bien besoin pour éviter les écarts socio-économiques scandaleux à l'américaine générés par l'illusion d'un libre marché sans encadrement. Il faut lire Jean-François Lisée : Pour une gauche efficace.

"Pour réduire les effets de la crise économique, Québec solidaire proposait un plan susceptible de créer 40 000 emplois dans le transport en commun, le logement social, les centres de la petite enfance, les écoles primaires et secondaires ainsi que dans le domaine artistique" (radio-canada.ca, 9 décembre 2008). Les emplois ne sont pas tous dans la business traditionnelle...Espérons que monsieur Charest l'a compris, lui qui se prépare à engloutir des sommes colossales dans le développement du Nord Québécois. L'économie sociale se développe de plus en plus et prend la relève d'entreprises traditionnelles bousculées par la mondialisation.

Et puis, la justice sociale est toujours une valeur de société ! A quoi bon vivre dans une société qui écrase un trop grand nombre de ses citoyens ? On sait par ailleurs que sans l'éradication de la pauvreté, il n'y a pas de solution viable à la dégradation de l'environnement (Brown, Le Plan B). C'est dire que nous survivrons ensemble ou périrons ensemble...et j'ai le goût d'ajouter, on me le permettra, que "ensemble" inclut le monde animal !

Monsieur Khadir peut compter sur tous ceux et celles pour qui le "vivre ensemble" est la définition même de la société. Surtout que ce monsieur Khadir me semble immunisé du virus dévastateur de la partisanerie.

Il est malheureux que le PQ ait laissé tomber la social-démocratie. Il a alors mis en jeu son projet de souveraineté. Personnellement, je ne vois pas pourquoi je me battrais pour bâtir un pays...un peu trop à l'américaine ou même à la canadienne.


Marcel Plamondon, MAP

4.12.08

Harper fera-t-il perdre à Charest sa majorité ?

On voit bien Charest mal à l'aise avec cette crise politique provoquée par Harper à Ottawa. Charest semble marcher sur des oeufs et avec raison à constater la réaction anti-Québec du ROC. Ce qui ne peut que favoriser le vote péquiste. Charest doit être en train de prier pour que la Gouverneure-Générale accepte de suspendre les travaux du Parlement d'Ottawa pour calmer tout ce beau monde...

On pensait la crise constitutionnelle chose du passé. Le ROC est vraiment du roc...La réaction de L'Ouest canadien à une possible coalition soutenue par le Bloc dit "les séparatistes", expression utilisée par Harper lui-même ! est dès plus négatives si ce n'est haineuse par moment. Merci monsieur Harper d'avoir reconnu le Québec comme nation...

Ce qui me fait dire ce matin que malgré mon sentiment antiaméricain, je préfèrerais encore être américain sous Obama que canadien sous Harper !

Amen.

26.11.08

Pourquoi des élections au Québec ?

Le Premier Ministre affirme qu’en ces temps de crise économique, il faut un gouvernement majoritaire, un gouvernement qui peut prendre des décisions sans que l’opposition bloque (systématiquement ?) le processus législatif. Et le 50-60 % qui n’aura pas voté libéral n’aura aucun pouvoir sur les décisions prises par le gouvernement? Plutôt inquiétant en temps de crise où pourtant 100% de la population est affecté ! Il y a anguilles sous roche, non ?


L'ancien ministre Claude Morin, dans ses cours à l’ÉNAP, disait toujours qu’un bon analyste des politiques doit savoir « lire entre les lignes » car le vrai message est toujours entre les lignes. Quel serait donc ce message dans le cas des présentes élections? Raisonnons au niveau du plus terre à terre du politicien…le POUVOIR ! On convient qu’aucun parti politique au pouvoir, à moins d’y être obligé, ne déclenche d’élections qu’il ne peut gagner. Examinons donc la capacité des autres partis politiques à gagner les présentes élections. L’ADQ, l’opposition officielle, s’est effondrée et rien n’indique qu’il se relèvera de sitôt. Et le PQ? Le PQ revient de loin. Malgré ses ressources, il n’est pas parvenu à redevenir le parti qu’il était dans le passé, bien qu’il se soit renforcé et gagné des points dans les sondages. Mais il s’est donné une chef…par défaut, une chef issue de la vieille garde et une chef que même des membres dénigrent.


En fait, monsieur Charest est devant un vacuum politique. Il est quasi seul en selle. Alors, pourquoi laisser le PQ se renforcir au cours de la prochaine année et risquer de perdre le pouvoir dans un an ou deux quand il suffit d’une élection…facile pour régner jusqu’à 5 ans encore ?


Realpolitik ! Il faut relire Machiavel....


Marcel Plamondon, MAP

2.11.08

Wal-Mart : oui, c’est bien cela, le rêve américain !

Il est des choses qu’on sait…sans vraiment le savoir ! Il suffit d’entrer dans un Wal-Mart grande surface, genre hangar pour avions ! pour « savoir » qu’on ne savait pas réellement ce qu’est la société de consommation. J’en avais le souffle coupé. Et plus je parcourais les allées, plus je déprimais. Du rêve plein les allées, de tout pour tous et toutes, de tous les âges mais surtout de tous les goûts, du plus quétaine et inutile au plus sensé et utile. J’évalue que la moitié des produits sont totalement inutiles.

J’examinais les chariots d’emplettes des clients, pour me faire une idée de leurs achats. Pour certains, ces chariots sont…des « carosses » tellement ils donnent une impression de richesse par leur abondance –et leur éclat de coloris! richesse à crédit fort probablement à constater le paiement par cartes de crédit aux caisses ! Je me demandais sans cesse si j’avais besoin de tous ces produits que je voyais dans ces chariots. Non, pas vraiment…Je peux vivre et vivre bien sans la grande majorité de ces produits.

Je me suis dit à un moment donné que tous ces emballages et une bonne partie de ces produits se retrouveraient au dépotoir. Catastrophe ! Ces chariots étaient une orgie de poubelles à venir. Vraiment, les êtres humains sont en train de creuser leur tombe…sourire aux lèvres, poussant avec fierté leur petit chariot de richesse illusoire.

Les prix sont bons, ah! ça, oui, il faut le reconnaître –comme les salaires des employéEs, ai-je lu dans la presse et entendu à diverses émissions d’information publique. J’ai acheté et payé « comptant » quelques ampoules électriques fluo-compactes et je suis sorti prendre un grand respire.

Je vais continuer à acheter dans les petites boutiques. Un peu plus cher peut-être mais moins déprimant certes.

Marcel Plamondon
St-André-Avellin
2 novembre 2008

Crise financière : la fin d’une civilisation ?

Crise financière mondiale –plus de 30,000 milliards de dollars envolés en fumée ! (au 24 octobre 2008), crise du crédit, dépression économique qui se mondialise et risque d’être très sévère, des milliers d’Américains qui ont perdu leur maison, des milliers de mises à pied chaque jour sur la planète, perte importante des épargnant (à la retraite !), endettement qui dépasse les capacités de rembourser, etc. Le tableau est sombre ! Et rien ne semble indiquer qu’il ne sera plus sombre. Que se passe-t-il donc ?


On connaît le point de départ, disons officiel : les « subprimes » immobilières. Les banques prêtaient sur la valeur escomptée des maisons et non sur la capacité de payer des emprunteurs. Trop de subprimes sans les augmentations de valeur des maisons escomptées, crise de liquidité des banques et des assureurs, faillite de grandes banques et assureurs américains, la bourse a plongé, les investisseurs ont paniqué. Le crédit se resserre dramatiquement, les consommateurs réduisent leurs achats de façon substantielle, c’est la dépression.


Explication : en fait, c’est la bulle des spéculateurs qui s’est dégonflée, bulle de produits financiers sans attache au monde réel de l’économie. En fait, faut-il davantage préciser, la limite d’une consommation effrénée, quasi schizophrénique, détachée des besoins réels des capacités et des individus et des sociétés et des environnements. En fait, faut-il enfin le dire, la fin de la primauté du monde financier sur les autres secteurs de la société. « La société tout à l’argent » vient de rendre l’âme. Les humanistes peuvent-ils crier victoire ? Pas tant que le nombre considérable de perdants n’aura pas pansé ses blessures et que les gouvernements n’auront pas pris le virage qui s’impose, soit d’encadrer le système financier.


A moins que la crise soit plus profonde, soit la perte de confiance dans le système sociopolitique lui-même. Tout est alors possible. Tout dans le sens d’une descente aux enfers! Alarmiste ? C’est pourtant ce qui s’est produit…en Russie, non ? Qui aurait pensé que le communisme s’effondrerait comme un château de cartes ? Je ne vois pas que le capitalisme libre marché soit immunisé. C’est ce capitalisme qui craque de toutes parts actuellement. Une simple étincelle peut mettre le feu aux poudres. Le problème c’est que personne ne sait s’il y aura une telle étincelle et d’où elle pourrait venir. Le système se fragilise de jours en jours –les états sont impuissants à rétablir la confiance.


Pour le moment, le seul point positif est du côté de l’environnement : le ralentissement économique lui permettra de reprendre un peu sa respiration !


Marcel Plamondon

25 octobre 2008