20.12.08

Prédateurs financiers, consommateurs frivoles piégés et politiciens complaisants !

Je ne pensais pas de mon vivant vivre une crise économique d’envergure mondiale. Pas plus que j’aurais cru voir le communisme tomber comme un château de cartes. Et maintenant, au tour du capitalisme « libre-marché mondial » de s’effondrer !


Nous avons tous mis le doigt dans l’engrenage. Financiers à la recherche de profits vite faits, inventant des produits financiers purement virtuels –si ce n’est fictifs ? et exigeant le moins de contraintes possibles au nom de l’efficacité du marché; consommateurs frivoles s’endettant comme jamais, cartes de crédit sur cartes de crédit, comblant par le crédit des salaires stationnaires (1); politiciens complaisants rivés à leur échéance électorale ou simplement sans vision, qui ont déréglementé le marché par conviction idéologique. Pourtant l’alarme avait été sonnée, plusieurs fois, mais qui voulait entendre ces scénarios alarmistes ? Le capitalisme n’était-il pas le seul système financier qui avait triomphé et réussi à mondialiser les économies ?


Mais la crise n’était pas suffisante : il fallait ajouter de gigantesques fraudes financières ! Madoff après El-Ron. Il y en a sûrement d’autres à venir, en surplus des innombrables fraudes par internet et le vol d’identité devenu le sport des crapules. Cupidité et naïveté conjuguées. Un monde à l’argent.


« Cette affaire (Madoff) est la cerise sur le sundae de l'année 2008. Cette annus horribilis pour les investisseurs, les travailleurs, les banquiers, les propriétaires de maison, les exportateurs, les pays émergents, les fabricants d'autos, les employés d'un nombre incalculable d'entreprises, les Africains aussi (crise alimentaire). Cette terrible année 2008 est le résultat en fait d'une malheureuse cupidité. (http://www.radio-canada.ca/nouvelles/carnets/2008/12/16/111007.shtml) ». Malheureuse cupidité ? Plutôt stupide, bête et méchante !


Oui, il faut parler de cette crise alimentaire qui se mondialise, crise crée par la conversion de l’agriculture en substituts du pétrole (production d’éthanol à partir du grain): « La tourmente financière éclipse les signes avant-coureurs d’une autre crise, infiniment plus grave : une pénurie alimentaire générale. Blé, colza, lait, maïs, riz, soja. Les cours des matières premières agricoles flambent et font grimper les prix des denrées alimentaires de base, plongeant des millions de personnes à travers le monde dans l’insécurité alimentaire. D’après l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre le premier trimestre 2007 et le premier trimestre 2008, les huiles végétales ont augmenté de 97 %, les céréales de 87 %, les produits laitiers de 58 % et le riz de 46 %. (http://planete.qc.ca/mailing/mailing-20081211-2435.html ) ».


Pouvons-nous être optimistes ? « Yes, we can » ? Au sortir de ces crises –il y aura de grands dommages sociaux, allons-nous nous souvenir ?


(1) Les écarts de revenus n’ont cessé d’augmenter au cours des dix dernières années surtout en faveur des plus riches, obligeant le consommateur moyen à utiliser le crédit. Les dépenses des ménages ne peuvent donc plus relancer l’économie (ces dépenses représentant 70 % de l’activité économique, l;es gouvernements doivent prendre la relève pour relancer l’économie).


Marcel Plamondon, MAP